C’est désormais officiel. La Mutualité Française vient d’annoncer une hausse moyenne de 8,1 % des cotisations 2024 aux mutuelles santé. Conséquence d’une croissance inattendue des dépenses de santé, cette hausse incite les assurés à réexaminer les clauses de leur contrat de complémentaire santé, voire à changer de mutuelle.
Une augmentation plus importante que d’habitude
Après 4,7 % en 2023, c’est donc en moyenne de 8,1 % que vont augmenter les tarifs des mutuelles santé en 2024. Le président de la Mutualité Française, Eric Chenut, l’a déclaré en présentant les résultats de son enquête auprès de 38 mutuelles, regroupant 18,7 millions de personnes protégées.
Rappelons que la Mutualité Française rassemble près de 500 mutuelles avec 35 millions de personnes assurées.
Les contrats individuels, destinés aux jeunes avant emploi, aux retraités, aux agents de la Fonction publique et aux chômeurs, connaîtront une augmentation moyenne de 7,3 %. Cela représente environ 64 % de la population couverte. Près de la moitié d’entre eux verront la hausse limitée à 6,5 %.
Pour les contrats collectifs, dits d’entreprise, cette hausse tournera autour de 9,9 % en moyenne.
Voir le texte « Hausses des dépenses de santé, transferts de charges, revalorisation des salaires et honoraires pèsent sur les cotisations des mutuelles en 2024 » sur le site de la Mutualité Française.
Des hausses justifiées
La principale raison de cette hausse réside dans l’augmentation des dépenses de santé en France. Estimé à 3% initialement, cette croissance inattendue des dépenses de santé devrait atteindre finalement 6 % pour l’ensemble de l’année.
Précisons que depuis 20 ans, cette croissance atteint +33 %, tirée principalement par le vieillissement de la population et l’augmentation des maladies chroniques.
Autre justification de cette hausse : la collaboration avec l’Assurance maladie et les complémentaires santé pour « investir dans le système de santé afin de garantir la qualité et l’attractivité » des métiers de la santé. Cela passera par une revalorisation des personnels soignants, jugée obligatoire pour maintenir un bon niveau de notre système de santé.
Souhaitons que cette revalorisation des consultations médicales et la hausse des tarifs hospitaliers réduisent l’importance des déserts médicaux et la fermeture des lits d’hôpitaux. Voir à ce sujet notre article « Hausse de 1,50 euro du tarif de consultation chez le médecin ».
Enfin, les mutuelles mettent également en avant les transferts de dépenses de l’Assurance maladie vers les complémentaires santé. Le dernier exemple porte sur le remboursement des soins dentaires par la Sécurité sociale qui passe de 70 % à 60 %.
La Mutualité Française estime ainsi à près de 1,3 Md€ le montant de ces transferts de dépenses dans les années qui viennent.
Rappelons que les mutuelles ne peuvent pas faire de bénéfices puisque ce sont des organismes à but non lucratif. Elles ne peuvent pas non plus, contrairement à l’Assurance maladie, générer de dettes pour compenser leur déficit. Toute augmentation des dépenses entraîne donc une hausse des cotisations, pour maintenir la qualité des prestations.
Une occasion de revoir son contrat de mutuelle santé
Alors que 8 Français sur 10 se déclarent inquiets de l’avenir de la protection sociale, ce type de hausse risque de ne pas faire baisser le nombre de personnes renonçant à des soins de santé.
C’est donc l’occasion de revoir son contrat de complémentaire santé. Objectif : vérifier ses besoins réels en matière de garanties supplémentaires, niveaux de protection ou options de prise en charge.
Cet exercice est à effectuer régulièrement au vu des années qui passent et donc des besoins de santé qui évoluent. Les enfants grandissent, voire quittent le foyer parental. Le forfait maternité n’est peut-être plus d’actualité, etc.
Rappelons qu’avec la loi Hamon de 2014, vous avez droit de résilier votre contrat d’assurance à tout moment. Il suffit votre contrat dépasse un an d’ancienneté.
Pour vous aider à réexaminer les différentes clauses de votre contrat, nos conseillers, au Groupe Gesco Assurances, sont à votre disposition gratuitement. Nos trois agences du nord de la France : Roubaix, Douai ou Arras.
Et avec notre comparateur en ligne comparez-nous, vous pouvez déjà prendre connaissance facilement des meilleurs offres sur le marché.
Pour une culture de la prévention
Pour le président de la Mutualité Française, ces hausses ne sont pas une fatalité. C’est le résultat d’une évolution de nos besoins en matière de santé.
Eric Chenut appelle donc à un véritable débat public sur une réforme structurelle de notre système de protection sociale.
Avec le vieillissement de la population, le développement des maladies chroniques, le coût croissant de la dépendance lourde, la Mutualité Française propose une approche globale sur le long terme.
Au coeur de cette approche : une culture de la prévention, pour, concrètement, changer de méthode.
En attendant, la mutualité Française préconise de remettre en question la Taxe de solidarité additionnelle (TSA). Cette taxe s’applique sur chaque contrat de santé et prélève 13,27 % reversés à l’État pour financer la Sécurité sociale. Elle est payée par chaque adhérent.